Mario Botta, l’architecte suisse qui se rêvait éternel
09 mai 2018

Mario Botta, l’architecte suisse qui se rêvait éternel

À 16 ans, il dessine sa première maison unifamiliale. 59 ans plus tard, Mario Botta a gardé la vigueur et l’enthousiasme de sa jeunesse. Son envie de dessiner est intacte et sa passion pour l’architecture l’a mené à la conquête de pays toujours plus lointains.

En Chine par exemple, où l’emblématique architecte tessinois de 75 ans est une star. Il y a bâti sa réputation en 2003, lorsqu’il remporte son premier concours pour la construction d’un musée sur le campus de l’Université de Pékin. Un édifice de 25'000 m2 dont la réalisation est suspendue quelques années pour finalement être inaugurée en octobre 2016.

 

Un citoyen du monde

 

Mario Botta, c’est d’abord un nom, une griffe ainsi qu’une riche carrière internationale qui dure depuis plus de 50 ans. L’architecte est un citoyen du monde qui voyage là où on le sollicite, là où les projets sont excitants. Travailleur acharné, l’architecte a toujours une dizaine de projets sur le feu, car dans la liste seule un ou deux projets verront le jour. Le Tessinois est un forçat du travail qui confesse volontiers mener une vie monacale. Du lundi au samedi, il se lève à 6 heures du matin pour gagner son studio et y travailler jusqu’au soir. Ce studio de 700 m2, composé de béton, métal et travertin, il l’a lui-même construit à Mendrisio.

 

Les racines tessinoises

 

C’est dans ce fief à la pointe sud du Tessin que Mario Botta voit le jour en 1943. À la suite de ses études artistiques au Lycée de Milan, il intègre l’Institut universitaire d’architecture de Venise où il collabore notamment avec Charles-Edouard Jeanneret-Gris – dit Le Corbusier– à la réalisation de l’hôpital de la ville. Le « Corbu » restera une figure marquante de son travail. De retour au Tessin en 1970, Mario Botta inaugure un studio indépendant à Lugano et mène une intense activité d’enseignement et de recherche en parallèle de son travail d’architecte.

 

Lignes, courbes et matières

 



Au début de sa carrière, Mario Botta se consacre essentiellement à la construction de maisons individuelles. Puis, au début des années 1980, le Tessinois réussit un virage audacieux en élargissant son métier à l’architecture bancaire, culturelle et au design. Sa signature architecturale s’attarde sur des formes et des matériaux récurrents. Si possible naturels, comme le verre, la brique et la pierre. Ces derniers évoquent davantage de création chez l’architecte que les éléments industriels préfabriqués. Mario Botta aime à utiliser les formes géométriques, avec des éléments indéfinis, mais précis. Ses réalisations sont le résultat d’un jeu d’équilibre entre les formes, les masses, les lignes, du vide et du plein.

 

Un touche-à-tout

 

Cette patte marque l’ensemble des réalisations de Mario Botta; les maisons familiales, les écoles, comme les banques, les bâtiments administratifs, les bibliothèques ou encore les musées et les gléises. Hyperactif, l’architecte a dessiné plus de 600 projets pour en réaliser plus d’une centaine. Parmi eux, le Musée Tinguely à Bâle, le Centre Dürrenmatt à Neuchâtel, le Musée d’art Moderne à San Francisco, mais aussi le siège de Campari à Milan et la cathédrale d’Evry entre autres. Mais c’est en Chine que Mario Botta va peut-être signer son plus gros projet. Le Tessinois et son équipe travaillent actuellement à la réalisation du campus de la Lu Xun Academy à Shenyang. Soit le projet d’une académie d’art pharaonique qui s’étendra sur 600’000 m2.

 

Une carrière internationale inédite

 



Mario Botta est le lauréat de nombreuses reconnaissances ­internationales, comme le Prix européen pour la culture en 1995. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur française. Ces dernières années, il s’est dédié à la fondation de l’Académie d’architecture de Mendrisio qu’il a dirigée de 2002 à 2003 puis de 2011 à 2013 et où il continue d’enseigner. Il construit par ailleurs le Théâtre de l’architecture de Mendrisio dont l’inauguration est prévue fin 2018.

 

La soif de l’éternel

 

Mario Botta ne court pas spécialement derrière la démesure. Il construit pour la postérité. Il bâtit pour la mémoire. C’est la réponse de l’architecte au monde frénétique et connecté dans lequel nous vivons. Plus il va vite, plus le besoin de mémoire est important. Alors que l’architecture s’inscrit au-delà de la durée d’une vie humaine, elle constitue un leg qui rappelle le passé. Mais c’est aussi le secret de Mario Botta pour vivre éternellement à travers ses œuvres.

 

Ses plus grandes réalisations

 

Musée Tinguely à Bâle

 

 

Musée d’art moderne à San Francisco

 

 

Centre Dürrenmatt à Neuchâtel

 

 

Le siège de Campari à Milan

 

 

Cathédrale d’Evry

 

 

Le Musée Leuum à Séoul

 

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