Les cinq bibelots mythiques qui ont marqué l’histoire du design
03 novembre 2017

Les cinq bibelots mythiques qui ont marqué l’histoire du design

Vous y pensez dès la première visite d’un bien immobilier. Vous allez acheter un appartement ou une maison et vous vous projetez : comment meubler et sublimer cet intérieur ? Heureusement pour vous, l’histoire du design a engendré une multitude d’objets iconiques qui donneront du caractère à votre décoration. Peu encombrants, aussi à l’aise dans la cuisine que dans la chambre des enfants, ces cinq indémodables seront les joyeux complices de vos aménagements d’intérieur, présents et à venir.

Le Eames House Bird, de Charles et Ray Eames, années quarante, réédité en 2007, États-Unis

 

Cette silhouette d’oiseau évoquant celle d’un corbeau, iconique et familière, fabriquée en bois d’aulne massif laqué de noir, est représentative du travail de Charles et Ray Eames, designers américains prolifiques et surdoués, créateurs de la fameuse Lounge Chair. Cet oiseau, rapporté lors d’un voyage en Illinois dans les années quarante, a été initialement crée par un fabricant de leurres et d’appeaux, probablement vers 1900. Il témoigne de l’attachement du couple Eames à l’art populaire américain.

Ce très bel objet, sobre et élégant, installé nonchalamment devant une baie vitrée, jouant les contrastes sur un parquet brut, par exemple, ou déposé sur la console d’une cheminée, apportera une touche poétique à votre intérieur. Cependant, ce volatile, aussi sympathique soit-il, est à éviter pour une chambre d’enfant : ses pattes, constituées de deux tiges métalliques peintes en noir, sont très pointues aux extrémités.

 

Les Wooden Dolls, d’Alexander Girard, 1952, États-Unis

 

Fabriquées en sapin et peintes à la main, les Wooden Dolls ont été initialement créées par Alexander Girard, l’un des acteurs majeurs du design d’après-guerre, pour sa villa de Santa Fe. Inspirées des cultures sud-américaines et asiatiques, matinées d’influences d’art populaire d’Europe de l’Est, ces magnifiques réalisations, synthèse de plusieurs traditions du travail du bois et de l’utilisation des couleurs vives, illustrent également les racines américano-européennes de leur créateur. Ces poupées de bois, à multiplier de pièce en pièce, au gré de vos envies, sont une ode à la grande tribu humaine et aux animaux totémiques : chats, poissons, oiseaux voisinent avec des personnages grimaçants, rêveurs ou simplement heureux. Des statuettes chatoyantes que les petits et les grands adoreront s’approprier pour leur espace.

 

Le singe en bois de Kay Bojesen, 1951, Danemark

 

Un ami qui vous suivra toute votre vie. Le singe de Kay Bojesen est initialement un jouet, mais son air tendre et ses mains qui peuvent s’accrocher partout, l’ont rendu si populaire qu’il est, selon ses admirateurs, l’incarnation du design danois à lui tout seul. Aussi espiègle dans les bras de vos enfants, que sur les rayonnages d’une étagère, ce magnifique petit personnage fabriqué artisanalement, en teck et en limba, produit au Danemark, se transmettra à coup sûr de génération en génération. Son créateur, le danois Kay Bojesen, s’est lancé dans la conception de jouets en bois après la naissance de son fils Otto, retrouvant ainsi l’émerveillement de l’enfance qu’il a su magnifiquement retranscrire dans les regards pétillants des animaux de sa collection, car c’est vrai, ce petit singe n’est pas tout seul, l’éléphant, l’ours et le lapin, sont les plus célèbres de ses compagnons, de jeu ou de décoration, à vous de choisir !

 

Tema e Variazioni, les assiettes murales de Piero Fornasetti, 1952, Italie

Sous le titre « Thèmes et variations », Piero Fornasetti, designer visionnaire, développa dès 1952 une collection d’assiettes murales, fabriquées en Italie, autour de la figure de sa muse, la chanteuse d’opéra Lina Cavalieri. Son charmant visage aux grands yeux et à la moue boudeuse si caractéristique a été décliné avec beaucoup d'esprit des centaines de fois, en noir et blanc, façon gravure : Lina dérangée par une mouche, dévorée par un crocodile, un cadrage serré sur sa bouche rehaussée de rouge, cachée sous un passe-montagne ou coiffée d’un casque antique, la belle traverse les époques et n’a pas peur du ridicule. Ces assiettes de porcelaine à l’esthétisme immédiatement identifiable, tels de petits hublots ouverts sur des mondes imaginaires, insuffleront à votre intérieur, seule ou en groupe, une dose de rêve et d’extravagance de bon ton. 

 

Le presse-citron Juicy Salif de Philippe Starck, 1990, France

 

La légende raconte que ce presse-citron a été créé sur une nappe en papier dans un restaurant lors des vacances italiennes de son créateur, le designer industriel Philippe Starck. Pensé pour la cuisine, ses formes profilées et ses faux airs d’accessoire de film de science-fiction l’ont rapidement fait passer du stade d’objet ménager à celui d’icône du design contemporain : présent dans les collections permanentes du MoMA à New York et du Centre Pompidou à Paris, recouvert d’une fine couche d’or à l'occasion de l’édition anniversaire de ses dix ans. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un bibelot, mais sa présence et la patine de l’aluminium dans lequel il est fabriqué, couplé à une inefficacité assumée, en font une pièce de décoration sculpturale, devenue en moins de trente ans un classique des cuisines aménagées avec goût.

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